Étude de l'état anxio-dépressif de souris dépourvues de NGI (invalidées spécifiquement pour la glucose-6-phosphatase intestinale (I-G6pc-/-)) et de souris sauvages (WT) par différents tests de comportement, étude de la neurogenèse hippocampique et dosage de la sécrétion de corticostérone (condition basale et stress aigu). Étude des voies moléculaires impliquées dans la résistance aux glucocorticoïdes par western blots.
Les souris I-G6pc-/- développent des altérations phénotypiques et neurobiologiques caractéristiques d'un état anxio-dépressif. La latence est diminuée de 11 % et le temps d'immobilité augmenté de 8 % chez les souris I-G6pc-/- dans le test de la nage forcée (p < 0,05). Les souris I-G6pc-/- pré-sentent dans l'hippocampe une diminution de 39 % du marquage Ki67 et d'au moins 20 % des protéines régulatrices de la neurogenèse (Bran-Derived Neurotrophic Factor, CREB). Les souris I-G6pc-/- présentent des taux plasmatiques de corticostérone 1,7X plus élevés que les souris WT (p < 0,05) ainsi qu'une diminution du rétrocontrôle négatif de l'axe HPA exercé par les glucocorticoïdes. Ce rétrocontrôle s'exerce notamment au niveau de l'hippocampe qui inhibe la production hypothalamique de corticolibérine. Les souris I-G6pc-/- présentent une augmentation de 20 % de l'expression de corticolibérine dans l'hypothalamus et une diminution de 19 % de l'expression du récepteur aux glucocorticoïdes au niveau de l'hippocampe, par rapport aux souris WT (p < 0,05).
La suppression de la NGI induit une résistance aux glucocorticoïdes associée aux caractéristiques phénotypiques et neurobiologiques de la dépression. La NGI pourrait donc être un régulateur clef des fonctions de l'hypothalamus, contrôlant le métabolisme glucidique et le comportement émotionnel.